Ulric 23 juin 1933 Abitibi

date: "2025-01-04"

Enregistrement

  • T’es-ty sur l’enregistrage.
  • C’est là que notre fun a commencé. On a commencer à se faire de l’abatit. On ne connaissait même pas ce que c’était de l’abatit. Dilon avait été voir monsieur Caron, pis il lui avait montré comment s’y prendre. C’est là qu’on a commencé faire de l’abatit. On devait s’installer pour être capable de devenir à faire des cultivateurs. Mais, on trouvait que ça ne s’annoçait pas trop ben. Faire de l’abatit dans ce temps là quand on connait rjien. Pis là ben…

  • Quelle a été votre réaction losque que vous avez vu une terre neuve avec tous ce bois noir, quelque arbres encore debout, et beaucoup de souches qui attende de se faire enpiler et brulé pour laisser place à une terre fertile et vierge?

  • On avait commencé à faire de l’abaiti et pis là on trouvait que ça allait terriblement ben. Le bois reculait, la terre avancait à grand pas. On était pas mal comme on pourrait quasiment dire un peu fou. Voir comment ça allait si vite pour faire de la terre. Pis là on l’en ai fait pas mal grand dans l’année, on a fait a fait une 20aine d’acre. On avait chacun un lot. Et là il était question d’engrainner ça. Pis là notre voisin, monsieur Joe Cameron, il avait une père de boeuf. Là ont à été cherché ces boeufs, pis on a grainné nos abatis. L’année d’ensuite, on s’est dit: “c’est-y créable on va avoir du foin là-dedans, l’année prochaine” Ça ne fait pas longtemps qu’on a quité Montmagny. Pour s’envenir icitte, On restait dans le camp à Joe Scott, mais c’était pas chez-nous. Les Camarons nous ont prêtré leur boeufs pour apporter notre bois pour batir notre camp. On a batit notre camp au mois de septembre et octobre et le 18 novembre on entra dans notre camp. C’est-tu croyable qu’on est rendu chez-nous? On avait encore de quoi à faire. L’hiver n’était pas passé encore.

  • Avec quel matériel était bâti votre camp?
  • En épinette et en sapin, du bois qui a passé au feu. Il était seché comme de raison. Des petites poles to grosses 7-10 pouces.
  • En fait, c’était du bois rond.
  • C’était du bois rond, c’est ça.
  • Raconte-nous le moyen de transport que vous aviez en votre disposition pour vous rendre à votre camp.
  • On avait le moyen des packsacks. On avait un pack-sack sur le dos et on charoyait nos provision là-dedans. On avait juste que monté un poele à deux pont. Quand on a parti d’en bas, papa était rendu icitte. Il nous avait dit: “si vous avez un poele, ça ferait bien, parce qu’on est de court”. Il y en a un qui nous avait donné un poele à deux pont, n poelle, ça ferait bien parce que . Il était question de partager çâ un poelle à deux ponts, ça faisait pésant pas mal ça. On c’est graillé d’une manière de boyard. On a mis un baton chaque bord, pis on c’est pogné à deux. On est monté avec ça, au bout de nos bras. On a trouvé le chemin pas mal long. On a fait à peu près 4 miles avec ça. On avait hâte d’être rendu au bout. Les Morins nous avaient monté un bout. Mais ils ne vouvaient pas nous rendre ça à destination, parce qu’il y avait une rivère.
  • Tu me dit que vous avez faites de la terre neuve, la première année. Quelles étaient vos possibilité de vos revenus pour vivre?
  • Nos possibilités c’était le gouvernement qui nous payait des primes. Il nous donnaient 10$ de l’acre. On a manger cette argent là en faisant notre abatit. Et pis là il nous restait pas grand chose pour commencer l’hiver.
  • Comment vous être vous organisé pour passer l’hiver étant donné que vous n’aviez plus d’argent?
  • On a demandé un permis à l’Abitibi. On avait du bois qui avait passé au feu, il était renversé. Ils nous avaient dit que ce bois là allait se gaspiller. Ça fait qu’ils nous avaient dit qu’on était mieux de prendre un permis pour bucher ce bois-là pour vendre ça à l’Abitibi, Et pis là ça nous a donné quelque piasse pour manger une petite escousse toujours. Ça fait que c’est ça qui est arrivé. On a pris un permis et on a coupé ce bois-là. Rendu à Noel, on avait plus d’argent pis ont avait fini de remplir notre contrat, le gouvernement nous gardait un montant pour la coupe, il fallait garder un montant pour le transport, ça fait que là on avait plus d’argent. Ça fait qu’à Noel, c’est final. Ça fait que là il faut regarder pour se trouver de l’ouvrage. Pis, il y avait un nommé Joe Morin, au rang 4 qui s’occupait ben fort de nous autres. Pis, il avait un ptit commerce à Duparquet, ça fait qu’il nous avait dit qu’il y avait des activité à Duparquet. Il y avait ben du monde qui coupait du bois et qui avait besoin de main d’oeuvre. Ça fait que là, ben Ludger, le plus vieux, Odilon et puis Rock, on décidé d’aller voir pour se trouver de l’ouvrage à Duparquet. Pis nous autres ben on était amanché que ça aurait été plus proche de passer par le rang 2-3, on avait pas de chemin, c’était au travers du bois, pis on ne connaissait pas grand chose dans le coin. Ça fait qu’on a repris notre trail et on a dessendu au rang 4. Pis on a retraversé la route à Duparquet, pis là ils ont remonté à Duparquet. Pis ils ont été zigonné dans tous les coins qu’ils pensaient avait de l’ouvrage. Pis le monde était dans le temps des fêtes, ça fêtait, pis il n’était pas question, ils n’avaient pas besoin de monde. Ça fait que là ils ont dit: “Qu’est-ce qu’on fait?”. On a rien qu’une chose à faire est de s’en retourner chez-nous. Ça fait qu’ils on reviré de bord et on c’est en revenu. Quand ils sont arrivé chez-nous, ben nous autre on avait une réserve de viande. C’était une petite fesse de cochon, qu’on avait ramassé , on avait acheté ça l’automne, Pis on avait mis ça dans le banc de neige. On a dit: “Ça va être ben dangereux de toucher à ça”. On avait vécu de chasse, de perdix et de lièvre et pis là eux-autre s’en revenait. Ça fait que là on avait plus rien à manger ça fait on a dit “Qu’est-ce qu’on va faire pour vous donner à manger”. Ça fait que là papa il dit: “Il ne reste qu’une chose à faire: ça va être d’aller chercher la fesse et d’en faire dégeler un morceau, on va faire des tranches.”. Ça fait que comme défaite ils arrivent eux autres, on entent marcher à coté du camp. On se dit: “que c’est ça qui arrive?”. J’étais tout seul avec papa. La porte se rouvre, c’est Roch qui rentre, “Voyons, d’où est que tu d’viens?”. Il était supposé de revenir rien qu’au bout d’une semaine. Là, il arrive. Il dit: “on a pas frappé”. Pis là il dit: “je viens chercher le fanal”. Il était tard le soir autour de 10 heures. Il dit: “Là Odilon y est callé à côté de la trail, pis il est plus capable de marcher, il ne se sent plus les jambes. Je viens chercher le fanal. Pis là Ludger est resté plus loin, il dit Rich, vient avec moi on va aller leur aider à s’en venir.” Ça fait que là on va au devant d’eux autres, on vient à bout des emmener au camp. Là on arrive au camp, on était pas mal décourragé. On avait notre fesse, on a dit qu’il va falloir gruger après. Ça fait que là on a pris un couteau, pis là on a couper une couple de tranche de lard, on a fait cuire de patates, là on a mangé ça. Ils étaient trop fatigués. Odilon, lui il t’a fait une maladie, il t’a fait une indigestion, il a manqué crever. Pis là le lendemain on était pas plus avancé, on avait pas d’ouvrage, pis on avait pas d’argent. Pis notre fesse, il en avait pas mal de parti dessus. Là ont a dit qu’on avait rien qu’une chose à faire il fait s’occuper de trouver des lièvres pour continuer à vivre. Là ben les Morin quand ils sont revenus, ils nous ont dit: “on a des raquettes nous autres icitte, prennez-donc les raquettes. vous allez marchez vers le trait carré dans le rand 2 et 3, ça va être ben plus proche pour vous autre si vous venez qu’à voyager à Duparquet.” On connaissait rjien. Ça fait que finalement on s’est décidé. “On a pris les raquettes, on est parti Ludger pis moé, pis on s’en est en aller sur un côte et on se met à regarder. Ludger dit: “Ulric, on est fini, icitte on creve comme des rats”. Il dit: “regarde-moi ça: toute cette étendue, c’est tout brûlé à la grandeur”. On voyait une petite boucanne, ça s’était addoné une journée où c’était ben clair, le temps était ben net. On voyait la boucane qui montait ben drette. Ludger décolle à pleurer. Il dit: “C’est final pour nous autres”. Il dit: “on crêve”. Retournons nous-en, pas besoin d’aller plus loin, on en a assez.” On revire de bord et on s’en revien au camp. Au bout de quelque jour, Joe Morin il avait eu la nouvelle qu’ils avaient besoin de bucheux. Ça fait que là on a retourné, ils ont fait demander des bucheux à Duparquet, on a monté à Duparquet ont a frappé des colons, pis là on a eu de l’ouvrage pour tout l’hiver. On s’est organisé, pis on est venu à bout de vivre un peu. Finalement on a pas crevé, on est venu à bout de s’arracher la vie. Aujourd’hui ben on fait comme les autres, on gigotte. 11:37